Once upon a time
C’était au cœur d’une nuit sombre dans une sorte de laboratoire très glauque aménagé dans une usine de traitement des eaux. La naissance d’Edwin se fit dans des circonstances pour le moins atypiques. Sur une table d’opération, une jeune femme était allongée. Il était évident qu’elle y était depuis des jours et des jours. On l’avait anesthésiée et on pratiquait une césarienne, c’était plus sûr. Le bébé devait avoir un taux de survie optimal. Des mains gantées appartenant à un corps enveloppé dans un manteau étroit procédaient à l’accouchement. Quelques secondes plus tard, des cris résonnèrent dans les tunnels. Edwin était né.

Des années plus tard, le garçon était devenu… un enfant normal. Il riait, jouait et pleurait comme n’importe quel bambin. Il avait des amis, aussi. Sa mère l’élevait seule. Elle ignorait qui était le père, en fait, elle ne voulait pas savoir. La jeune femme pensait qu’elle était tombée enceinte de son petit ami juste avant qu’il ne la quitte. En fait, elle ne se rappelait pas grand-chose de sa grossesse… quand elle y repensait, elle avait l’impression de devenir folle. Et pourtant, elle avait fini par se retrouver un jour dans un hôpital, avec son fils. Les médecins lui avaient dit qu’elle avait déjà donné des consignes pour son fils. Elle lui avait donné un nom, Edwin. Charles était son deuxième prénom. Bien évidemment, elle ignorait que les docteurs étaient de mèche avec celui qui l’avait réellement mise enceinte. Madame Lockhart aimait son fils. Tellement qu’elle ne le força pas à rentrer trop tôt, un jour où elle l’avait amené au parc. C’était la nuit quand ils étaient revenus dans le petit appartement qui les logeait. Un appartement où les attendait un grand homme vêtu d’un drôle de manteau et portant un étrange masque…

Mais de cette enfance, Edwin ne se souvint de rien. Il ignorait tout de sa mère, tout comme il oublia ce qui lui était arrivé les années suivantes. Il oublia qu’on l’avait presque disséqué, étudié sous toutes les coupures. Il avait un cerveau exceptionnel, c’était l’avis de son « père ». Celui-ci avait joué au savant fou pour sa conception. Le but était d’obtenir un être doté de pouvoirs psychiques redoutables. Assez pour repousser ceux d’autres créatures surnaturelles, potentiellement problématiques. Ce fut une véritable victoire, en effet. Edwin était même insensible aux perturbations que les docteurs émettaient. Mais le succès appelait d’autres succès et il fallait en faire plus. Ce cerveau pouvait encore aller plus loin. Ainsi, les expériences qui suivirent transformèrent le jeune homme et le dotèrent de capacités télékinétiques exceptionnelles. Exceptionnelles mais faillibles. Le sujet devait sans cesse absorbé un des « ingrédients » principaux de l’expérience. Une molécule provenant d’expériences menées sur des recettes de shaman, un médicament ou une drogue qui fut nommée « Mojo ».

Après avoir consulté ses homologues, le docteur décida de changer de plan et de donner un peu « d’indépendance » à son fils. Après lui avoir modifié la mémoire, il le libéra de ses entraves et, avec ses collègues, commença à l’éduquer. Ils lui apprirent la médecine, la science. Ils l’aidèrent à contrôler sa merveilleuse télékinésie et à fabriquer la substance qui la permettait. Quand ils jugèrent que c’était le bon moment, ils le laissèrent aller dans le monde extérieur. Là-bas, il étudiant officiellement et remporta un diplôme. Et eux, pendant ce temps, développer leurs propres projets, différents. Mais celui d’Edwin était toujours sur le feu. Ironiquement, ce fut à lui de le mener. Après une éducation marquée de respect et de dévotion de la part du jeune homme envers ses « pères », ils lui confièrent une mission : percer le secret de son pouvoir afin qu’il puisse dépasser cette dépendance au Mojo. Une quête sans doute impossible à accomplir, mais elle serait certainement utile à bien des égards car les docteurs incitèrent le jeune homme à s’intéresser au surnaturel. Là, parmi les loups-garous et d’autres créatures, il devrait bien exister une alternative. Au pire, les docteurs récolteraient de précieuses données.

Ils partirent donc accomplir leurs propres desseins et laissèrent le jeune homme étudier leurs ressources sur le monde du surnaturel. Dans le même temps, Edwin officia en tant que médecin local, un travail qu’il accomplissait efficacement mais mécaniquement, sans jamais nouer de contact humain véritable.

Mais récemment, le jeune homme concentra son attention sur Beacon Hills et sur les Alphas de plus en plus nombreux qui s'y rendaient… Cela devait forcément signifier quelque chose. Il jugea qu’il était temps d’y aller aussi, jugeant qu'il pourrait peut-être trouver là-bas plus de matière sur laquelle travailler. Il ne restait qu’à trouver une couverture. Heureusement, la police locale ne manquait pas de travail. Un nouveau médecin légiste ne serait certainement pas de trop…

Behind the screen
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