Once upon a time

Au sifflement d’un ruisseau, il releva la tête. Recroquevillé contre lui-même, ses genoux enlacés par ses bras. La rougeur de son visage trahissait des larmes venues plus tôt teinter sa vision et la rendre floue. Il fixait l’horizon et cette lune qui brillait trop fort. Comme s’il était attiré vers elle, sans vraiment trop comprendre. L’esprit engourdi et les pensées vagabondes, il avait couru à s’en vider les poumons. Sans jamais regarder derrière lui, sans jamais poser ses yeux ailleurs que devant lui, dans ces ombres ondulantes de la nuit au travers desquelles il ne distinguait presque rien, seulement les silhouettes rigides et immobiles des nombreux arbres. L’apparence informe et maladroite de la nuit l’avait aveuglé dans son imperceptible totalité et tandis qu’il avait lutté pour ne pas se cogner à de multiples reprises contre les troncs, il était parvenu à s’écraser au bord d’un ruisseau. Celui-ci coulait bruyamment, dans le plus grand des calmes, et d’une main creusée il en avait récupéré quelques minuscules poignées qu’il s’était jetés au visage pour reprendre ses esprits et retrouver un peu de son souffle perdu. Peinant à retrouver un souffle paisible et moins distendu que celui-ci, il releva un instant la tête devant lui, comme s'il avait aperçu quelque chose bouger au loin. Mais il faisait trop noir pour qu'il en devine la véritable silhouette ou s'il s'agissait juste d'une illusion perpétrée par son esprit trop rêveur.

Titubant de quelques pas vers l'arrière, pour se redresser maladroitement, il plissa les paupières quelques instants, comme pour essayer de voir plus clairement dans l'obscurité incessante de la nuit avant de finalement renoncer et retourner sur ses pas, avec beaucoup de prudence. Ne voulant certainement pas risquer quoique ce soit, et certainement pas d'être blessé voire pire. Il avait fuit son foyer quelques instants, mais ne voulait pas l'abandonner. Ni même ne plus jamais le revoir ou tirer un trait sur les siens. Ses parents et sa sœur étaient trop importants à ses yeux pour qu'il n'ose un jour leur dire au revoir à tout jamais. Ce n'était au final qu'une simple escapade nocturne, cette fugue.

Il n'avait qu'une quinzaine d'années à ce moment-là. Et tandis qu'il courait dans le sens inverse, retournant sur son chemin qu'il avait fort heureusement réussi à retenir dans l'ensemble, il trébuche plusieurs fois entre les branches et les diverses buttes de terre. Avant de finalement bel et bien quitter la lisière de cette petite forêt aux allures macabres durant la nuit, retrouvant le calme ennuyeux de la civilisation et de ses routes bétonnées. Sur l'une desquelles il erra quelques heures avant de retrouver finalement le chemin fastidieux vers sa maison. Perdue quelque part dans la campagne.



Et le grognement de la bête se fit plus intense quand elle vint mordre les chairs fragiles et faiblardes du bras droit d'Alan. S’écroulant en arrière, il avait trainé son échine vers la surface solide et humide d’un tronc contre lequel il s’efforçait de souffle trop fort, cherchant à se détacher de l’horrible et cinglante pression qui lui écrasait la peau. La bête était gigantesque, nimbée d’ombre et de furie, il ne la voyait pas. Elle était trop épaisse pour qu’il en comprenne la silhouette, trop noire pour qu’il puisse la détailler, trop violente pour qu’il ait le temps de la regarder. Il hurlait de douleur et pleurait à chaudes larmes, l’horrible douleur lui tiraillait la chair, il la sentait se détacher, il sentait son sang bouillir dans ses veines et pendant un court instant, il eut presque l’impression de prendre feu. Une terrible sensation de carbonisation, qui lui rongeait les entrailles. Il perdit conscience. Et dans ses songes il ne rêva de rien, perdu dans les ténèbres insondables de son esprit rendu malade et chétif par cette horrible et terrifiante morsure. Il en oublia les raisons de sa fugue, il en oublia les raisons de sa propre existence et eut l’impression de dériver le long d’un incessant fleuve de lave et tourments. Torturé dans ses souvenirs par de terribles images de sa naissance en Angleterre et de sa vie aux États-Unis, terrifié par l’horrible silhouette de ses parents qu’il ne semblait plus reconnaître. Il les voyait se changer en créatures enflammées et enragées, ils prenaient la forme de l’horrible chose qui venait de le mordre et il continuait de dériver sur cet incessant fleuve enflammé qui lui semblait trop confortable.


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Behind the screen
Pseudo / Prénom : DANDAAAAAAAN, Mendax / Antoine Âge : 19, bientôt 20  :24:   Tu préfères les cookies ou les tartes aux pommes ? Partons sur les tartes aux pommes wesh Comment t'es arrivé(e) ici : De la même façon que la première fois :10:   Ton personnage préféré dans TW : De loin le Nogitsune parce que voilààààà, il est sexy O'Brien quand il grogne et qu'il hurle Fréquence de connexion : Duuuh :04: Une ultime bafouille : C'est mon ultime bafouille, oui