| "Papa, tu rigoles là, j'espère?" Il m'attendait de pied ferme à côté de sa voiture ; insistait pour que je monte à l'intérieur. "Depuis quand j'ai besoin d'un chaperon pour m'emmener à l'école ? Je te rappelle que je sais me défendre toute seule !" Je n'avais pas mon mot à dire, mon père restait camper sur ses positions ! Voilà deux jours que j'avais posé le pied à Bacon Hills; et je me demandais encore pourquoi mon père avait pris cette décision. Je suis né en France, et j'y ai grandi. J'ai tout vécu là-bas, même la mort de ma mère lorsque j'avais douze ans. J'avais mes amis et mes habitudes, et à présent, je devais tout recommencer dans une nouvelle ville, et surtout un nouveau pays ! Heureusement que je n'avais pas de problème avec la langue locale. "J'aurais pu attendre Alisson?" Je disais ça, mais en même temps, je ne voulais pas m'immiscer dans sa vie. Déjà qu'on débarquait chez elle ; je ne voulais pas non plus m'incruster dans son cercle d'amis. Pourtant, nous étions proches toutes les deux, on se parlait souvent sur skype, et on se voyait pendant les vacances d'été quand elle venait avec ses parents en France. C'était bien la seule chose positive à notre déménagement.
Je montais dans la voiture de mon père, et ne parlai pas tout le long de la route qui me menait au lycée de Bacon Hills. Arrivé sur le parking, je poussais la porte, et, lâcha "pas besoin de venir me chercher ce soir, je trouverais un moyen de rentrer!" Puis je sortis de la voiture. Je claquais la porte, et fis un signe de la main à mon père avant de faire face à l'entrée du lycée. Planter devant l'entrée, je me fis bousculer par deux jeunes hommes, je m'apprêtais à leur crier dessus, mais aucun mot ne sortit de ma bouche. J'étais comme hypnotisé par ce garçon brun ; mais je sortis de mes rêves quand son ami s'excusa. Je m'excusai à mon tour : "c'est moi, j'étais dans le chemin." Ces deux-là semblaient inséparables, ils me sourirent et partir. Je me trouvais étrangement idiote tout à-coup. Je pénétrais dans le bâtiment, et me dirigeai vers le secrétariat pour mon emploi du temps. Une fois le papier en main, je posais mes affaires dans le casier que l'on m'avait attribué, et tenta de trouver la salle de classe. La cloche avait sonné depuis cinq minutes, je n'aimais pas me faire remarquer, mais là, c'était raté. Je frappais et entrai dans la salle de classe ; les yeux se rivèrent sur moi, et le prof m'accueillit. "Vous devez être mademoiselle Argent ? Allez-y, installez-vous !" Je croisais le regard des deux garçons qui m'avait bousculé, et commença à rougir. Je m'installais au fond de la salle de classe, lorsque je relevais la tête, j'aperçus deux visages fixés sur moi. "Tu es la cousine d'Alisson ?"; que devais-je répondre à ça ? Apparemment, ma cousine avait prévenu de mon arrivée. "Oui, je suis sa cousine." Je les observais un instant, et je compris que le beau brun qui me troublait n'était autre que Scott Mc Call, l'ex d'Alisson et Loup-Garou par la même occasion... et l'autre cela devait être Stiles, son meilleur ami. Je repris confiance en moi, et ajoutais "je suppose que j'ai affaire aux deux acolytes Scott et Stiles?". Le reste du cours se passa normalement, mais à peine avais-je mis un pied en dehors de la salle, les deux inséparables me collèrent aux basques. Je voyais bien qu'ils voulaient me demander quelque chose, je me stoppais et leur fis face : "vous me la posez votre question ?"; ce fut Stiles qui se lança. Je savais que c'était à propos de ma condition de chasseuse. J'aurais pu leur mentir, mais à quoi bon, ils le découvriraient un jour où l'autre. Contrairement à Alisson, j'étais une chasseuse depuis plus longtemps qu'elle.
En effet, alors que je n'avais que douze ans, ma mère s'est fait attaquer par un loup devant mes yeux. Je m'étais cacher dans le coffre de la voiture, alors que mes parents étaient partis en chasse contre un loup-garou qui avait commis plusieurs meurtres. Seulement ma mère se fit mordre... Et comme le code d'honneur des Argents est clair à ce sujet. Elle décida de mettre fin à sa vie au lieu de se transformer. Ce jour-là, mon père m'expliqua notre histoire, et nos obligations. Je m'entraînais jour et nuit pour être plus forte, plus agile et je me perfectionnai dans les arts martiaux... d'où mon arme fétiche : les Shurikens, en argent évidement orné d'une fleur de lys ! Je glissais donc ma main dans ma veste, et sortis mes armes de ma poche discrètement. "Oui, j'en suis une. Et croyez-moi, j'ne suis pas aussi docile que ma cousine ; mais voyons si on peut faire une concession !" Je rangeais mes Shurikens, et affichai mon plus joli sourire ; je ne devrais pas me rapprocher d'eux, et pourtant, je comprenais pourquoi Alisson les appréciait autant.
La journée se termina, je fis la connaissance de toute la troupe. Je commençais à comprendre mon oncle et ma cousine qui avait décidé de changer les codes d'honneur des Argents. À quoi bon vouloir tuer des ados qui ne cherchaient qu'à faire le bien autour d'eux ? Une association avec eux ? Pourquoi pas ... Enfin fallait-il que j'arrive à me contrôler... J'étais du genre impulsif face à des créatures surnaturelles.
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