Forum RPG basé sur la série Teen Wolf et plus particulièrement sur la saisons 3B, à la clé tout un tas de loups-garous et d'autres espèces surnaturelles
 
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There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin

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MessageSujet: There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin EmptyLun 18 Jan 2016 - 17:58
There is no such word as "can't"

L
e temps était radieux aujourd'hui. Loin de la pluie torrentielle qui s'était abattue sur la ville quelques jours jours tôt. En souvenir de cette nuit-là, la bibliothécaire portait toujours une attelle à sa main droite. L'annulaire et l'auriculaire était ainsi maintenus pour que les os se ressoudent proprement, bandés et raidis contre l'attelle de métal. Le fait que ce soit sa main principale la gênait un peu, mais Lux arrivait malgré tout à s'en sortir. La plupart du temps. Le plus important, c'est que ça ne la gênait pas pour faire son travail.
S
a Buick Lacrosse étant au garage, la jeune femme avait réussi à négocier une voiture de prêt. Pas franchement flambant neuve, pas franchement très classe, mais qui roulait, elle au moins. Un petit pick-up gris, dépouillé et avec une carrosserie mangée par la rouille, se gara donc devant le Tanner's Coffee en cette éclatante matinée. Râlant contre ses doigts immobilisés, la brunette emporta son sac à main tant bien que mal. Elle retira les clés du contact sans cogner son annulaire et son auriculaire, et réussi à sortir de la voiture sans que la portière ne sorte de ses gonds. C'était encourageant !
P
oussant la porte du café d'un coup de hanche, Lux se fraya un chemin jusqu'au comptoir, jouant des coudes quand cela s'avérait nécessaire. Elle se faisait excuser par un ravissant sourire assorti de son regard de biche innocente, le tout en marmonnant quelques excuses qu'elle ne pensait absolument pas. Le monde était un terrain de jeu, un défi permanent, et elle n'entendait pas se laisser marcher sur les pieds. Surtout lorsque cela concernant son sacro-saint petit déjeuner. Elle ne lésinait pas là-dessus. C'était, après tout, le repas le plus important de la journée. Elle détestait être seule dans ces moments-là, et c'était donc devenu son petit rituel que de venir au Tanner's afin de se sustenter avant d'aller au travail. Elle aimait l'agitation matinale, l'odeur du café et des viennoiseries chaudes mêlées au fumet délicieux du bacon qui grillait et des œufs qui grésillaient.
M
ais en fait, ce qu'elle appréciait par-dessus tout, c'était cette prise de contact avec des inconnus, cette discussion qui se poursuivait tous les matins jusqu'à ce que les inconnus deviennent des amis. Le plus divertissant, et le plus gros défi surtout, c'était cet homme qu'elle avait croisé pendant plusieurs semaines. Au départ, ne souhaitant agresser personne, elle se contentait de petits signes de tête, assortis de sourire affables et chaleureux. Puis à mesure que les jours passaient, elle trouvait le moyen de venir saluer de vive voix, et ce, jusqu'à ce qu'elle lance la discussion une première fois. Elle avait usé de ce stratagème, somme toute innocent, pour approcher beaucoup de monde, et plus particulièrement Edwin Lockhart. Elle l'avait vu la première fois non loin de chez elle. Apparemment, ils habitaient des immeubles voisins. Et, comme tout le monde le sait, il est important d'avoir de bonnes relations avec son voisinage. Elle s'était donc attelée à la tâche, et elle avait finalement réussi à l'approcher. Un point pour elle.
M
ais tout n'était pas aussi simple. Elle sentait que, si l'homme répondait à ses tentatives de discussion, il n'était malgré tout pas à l'aise. Il n'était pas... Comment dire... Naturel ? Lui-même ? Elle ne savait pas trop quel terme choisir, à vrai dire. Mais elle ne renonçait pas. Un jour, il serait à l'aise avec elle.
S
es prunelles claires attrapèrent d'ailleurs la silhouette du légiste près du comptoir, non loin d'elle. Un sourire ravi ourla ses lippes. Avant de le rejoindre, elle jeta un coup d’œil à la vitrine qui réfléchissait sa propre silhouette. Elle portait, pour changer de ces dernières semaines, une jupe crayon de teinte écru, taille haute, qui soulignait ainsi la finesse de sa taille. Un corset recouvrait le haut, s'arrêtant pour soutenir sa poitrine, et laissait voir le chemisier noir qu'elle portait en-dessous. Pour couvrir le tout, elle avait une veste de tailleur assortie à la jupe, et des escarpins noirs à plateforme et talons aiguilles était assorti à la tenue. D'un geste machinal, la brunette lissa la jupe sur ses cuisses, ajusta son sac à l'épaule, et tenta de mettre un peu de volume dans sa crinière souple mais lisse. Satisfaite de ce que le reflet lui renvoyait, elle poussa les quelques personnes qui se tenait entre elle et Edwin, écrasant avec son talon, d'un geste tout à fait malencontreux, le pied d'un homme qui refusait de la laisser passer.
« Oh, bonjour Edwin, c'est un plaisir de vous retrouver ici ! Comment allez-vous ce matin ? »
D
errière eux, la foule se faisait moins dense, comme si le fait qu'elle soit arrivée au comptoir avait découragé les autres. Cela l'arrangeait, en fait. Avec un sourire rayonnant, la brunette commanda le petit-déjeuner du jour : Omelette, bacon et pancakes avec du coulis de chocolat. Un café accompagnerait le tout. La serveuse se retourna et prit une assiette fumante derrière elle-elle, qu'elle posa dans un plateau. Une seconde assiette, comportant trois pancakes recouverts de coulis de chocolat, rejoignit la première. Enfin, pour terminer, la serveuse ajouta les couverts et une tasse de café fumante également. Au moment de payer, la bibliothécaire galéra un instant avec son sac.
« Pourriez-vous me tenir mon sac un court moment, s'il vous plaît ? Merci ! »
C
'est tout naturellement qu'elle s'était tournée vers son compagnon pour lui demander de tenir son sac un instant, le temps qu'elle se débrouille avec son portefeuille. Quand elle eut payé, elle reprit son sac avec un sourire chaleureux et des remerciements non moins cordiaux. Attrapant son plateau, elle désigna une table miraculeusement libre près de la baie vitrée, donnant sur l'extérieur. Le soleil éclairait les banquettes, et Lux se décida donc pour cette place.
« Voulez-vous vous joindre à moi un moment ? Venez, cette table est libre, c'est parfait ! »
T
enant d'une main agile son plateau, elle glissa son autre bras sous celui du légiste pour l'entraîner avec elle d'autorité. Elle ne lui laissait pas vraiment le choix, en fait. Il pouvait toujours refuser, cela dit, mais elle se sentirait terriblement vexée.

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MessageSujet: Re: There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin EmptyMar 19 Jan 2016 - 17:42
But I only wanted a coffee... Une journée ordinaire commençait. Rien de bien palpitant en perspective. Des morts, des examens, des rapports. Peut-être aurait-il le temps de mener quelques recherches plus personnelles. Edwin n’avait pas encore eu beaucoup d’occasions pour avancer sur les travaux qui motivaient sa présence à Beacon Hills, mais il ne perdait pas espoir. Ce qu’il avait appris depuis qu’il était ici était largement suffisant pour l’aider à réaliser qu’il n’était pas dans une ville « ordinaire ». Et ça, c’était déjà une belle avancée parce que lui-même n’était pas vraiment quelqu’un d’ordinaire.

Malgré cela, comme n’importe qui, Edwin s’était levé et avait pris un petit déjeuner, assez frugal, sans doute, mais suffisant pour répondre à ses besoins organiques. Toutefois, il ne prenait presque jamais de café chez lui. Principalement, pour ne pas dire uniquement, parce qu’il n’avait pas de cafetière et qu’il n’aimait pas les cafés solubles. Starbuck’s était généralement l’enseigne qu’il préférait, appréciant particulièrement l’ambiance plus impersonnelle que la moyenne et le service rythmé de manière presque mécanique. Cependant, le coffee shop était bondé et la file d’attente particulièrement longue. Le jeune légiste n’eut pas d’autre choix que de s’orienter vers l’autre café du coin.

Vêtu d’un blouson gris qui cachait une chemise blanche et qui surmontait un pantalon en toile noir, le jeune homme ne se démarquait pas beaucoup dans le décor. Affichant, somme toute, une apparence des plus conventionnelles. Et ce n’était pas sa mallette qui allait le mettre sous les feux des projecteurs. Le jeune homme aurait aussi bien pu se fondre dans le décor. Mais par moments, il avançait jusqu’à s’approcher du comptoir où il comptait bien commander un café long, sans sucre et à emporter. Malheureusement, quelqu’un le repéra. Une des rares personnes qui connaissaient son identité : sa curieuse voisine, Lux D’Armorique. La jeune femme l’interpela soudainement, le forçant ainsi à détourner son attention du panneau d’affichage qui montrait la liste des produits proposés. Edwin réagit de manière habituelle, en haussant un sourcil de surprise et en regardant son interlocutrice droit dans les yeux.

Bonjour, Lux. Je vais bien, merci… il jeta un coup d’œil sur la file d’attente qui se prolongeait derrière la demoiselle. Edwin était persuadé qu’elle n’était pas derrière lui l’instant d’avant. Je crois que vous êtes passée devant tous ces gens. fit-il remarquer d’un ton particulièrement neutre.

Non pas que cela le choquait, il était simplement étonné, tout au plus. Il y avait bien longtemps qu’il avait compris que certains individus aimaient se comporter de façon « originale » en société, quitte à bousculer les conventions établies. Que Lux D’Armorique fasse partie de cette catégorie ne l’étonnait pas vraiment. De mémoire de légiste, il était rare qu’une femme seule se comporte comme elle le faisait. Mais si ce genre de chose ne l’étonnait plus, il ne les comprenait pas pour autant.

Malgré tout, il consentit à tenir le sac de la demoiselle, ayant remarqué qu’elle était dotée d’une attelle.

Votre attelle n’est pas bien mise, je crois. Elle a dû se déplacer un peu malgré vous. Il faudrait que vous la fassiez vérifier. informa-t-il avec son ton habituel, donnant l’impression d’être un simple présentateur télévisé chargé de transmettre les informations.

C’était une simple remarque « professionnelle ». Edwin n’était certes pas habitué à manipuler des corps vivants, mais il avait tout de même fait médecine et savait ce qu’il disait. N’ayant rien d’autre à ajouter, il se contenta de regarder Lux payer la commande qu’elle venait de passer et qui semblait bien conséquente. Mais là encore, il ne fit aucun commentaire et attendit patiemment d’avoir les mains libres pour récupérer le café qu’on lui avait déposé sur le comptoir dans un gobelet en carton. Une fois libéré, il s’apprêta d’ailleurs à prendre congé lorsqu’un bras se glissa sous le sien. Interloqué, Edwin observa Lux. Il ne s’habituerait sans doute jamais à sa manie d’établir des contacts physiques. En même temps, il ne disait jamais rien, se forçant à se plier à ce qu’il savait être une attitude anthropologique « normale ».

Je comptais partir au travail à vrai dire… commença-t-il avant d’apporter une précision qui n’étonnera sans doute pas la jeune femme Mais je suppose que je peux rester quelques instants… je suis toujours en avance, après tout.

De vingt minutes, très exactement. Edwin était étrangement maniaque avec sa morgue et même s’il y faisait le ménage tous les soirs avant de la quitter, il reproduisait presque systématiquement le même rituel le matin en arrivant. Ou bien, il se permettait quelques instants pour consulter de vieux dossiers. Certaines de ses précédentes lectures s’étaient révélées tout bonnement fascinantes et justifiaient assurément sa présence en ville. Mais ça, il n’allait pas en parler pendant le petit déjeuner de Lux.

Le jeune homme s’installa donc à une table en face de sa voisine qui fit de même. Il l’observa un moment se mettre en place. Toujours en affichant une expression neutre, presque curieuse mais tout de même un peu distante. Mais ça, elle devait y être habituée maintenant. Finalement, le médecin se permit tout de même une question, ayant repérée un élément inhabituel chez la demoiselle.

Que vous est-il arrivé ? Il me semble également ne pas avoir vu votre voiture dans notre rue depuis quelques temps.

Voilà qui allait sans doute lui donner l’impression d’être une sorte de voyeur. Mais peut-être qu’une telle remarque pourrait être interprétée de manière flatteuse. Cela pourrait vouloir dire qu’il était attentif vis-à-vis des personnes qu’il connaissait. Même si en vrai, il était juste très très très observateur.
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MessageSujet: Re: There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin EmptyMer 20 Jan 2016 - 15:33
There is no such word as "can't"

Q
uand il fit remarquer qu'elle avait doublé la file de gens pour parvenir au comptoir, elle regarda derrière elle d'un air faussement surpris, et reporta ses prunelles sur lui avec un petit sourire malicieux. Oups, avait-elle alors dit. Elle ne s'en faisait pas vraiment pour ce détail. Elle était beaucoup plus intéressé par son interlocuteur, qui accepta gracieusement de se joindre à elle pour le temps d'un café pendant qu'elle déjeunait. Son sourire s'élargit à ces mots, et elle s'installa avec un plaisir non dissimulé à la table qu'elle avait repérée, libérant son compagnon de l'emprise de son bras sous le sien. Le temps d'être bien installée, et elle releva les yeux vers Edwin. Un éclat de plaisir faisait pétiller ses prunelles azurées quand il lui demanda ce qui était arrivé.
C
ela pouvait sembler étrange, mais Lux appréciait la curiosité (autant qu'elle l'exerçait), et qu'il remarque que sa voiture n'était plus dans les parages depuis quelques jours montrait qu'il n'était pas aussi détaché qu'il le laissait croire. Ou peut-être s'emballait-elle un peu trop en pensant qu'au fond, il l'appréciait bien, et qu'en vérité c'était un voyeur pervers qui se dissimulait sous l'apparence du légiste. Elle préférait largement sa version, et elle s'y accrocha.
« Je n'ai pas eu d'accident, comme on pourrait le croire. Ma voiture a eu un problème mécanique il y a quelques jours, alors que j'étais presque arrivée à la maison, et dans un mouvement d'humeur, j'ai frappé le volant. Sauf que j'ai mal frappé, ou au mauvais endroit, et que le résultat, c'est que j'ai écopé d'une fracture de mon annulaire et de mon auriculaire. »
E
lle mangea une bouchée, qu'elle avala, avant de reporter son attention sur Edwin. Il avait une attitude curieuse, en règle générale, comme s'il était détaché de ses semblables, trop pris par son travail pour se soucier des conventions sociales. Pourtant, il faisait des efforts, elle le sentait. Ça ne semblait pas quelque chose de naturel, pour lui, que de passer un moment comme ça à discuter de tout et de rien avec une connaissance. Et pourtant, il était là, ayant accepté de lui tenir compagnie un moment avant d'aller au travail. Dire que cela faisait grand plaisir à Lux était un euphémisme. Elle avait l'impression d'avancer, l'impression qu'il était réceptif à ses tentatives d'amitié et qu'il cherchait comment y répondre. Ou alors, elle le voulait tellement fort qu'elle l'imaginait. Là encore, elle préférait la première option.
« Puisque vous m'en avez fait la remarque, d'ailleurs, cela vous gênerait-il de ré-ajuster mon attelle ? Je doute de passer à l'hôpital avant le week-end... Ce serait vraiment gentil à vous ! »
E
lle assortit sa demande d'un grand sourire. Le genre qui monte jusqu'aux oreilles et qui fait pétiller les prunelles. Une mèche choisi cet instant pour s'échapper de son chignon et venir balayer sa joue droite. Elle souffla dessus rapidement tandis que l'indésirable se décala un peu, et reporta son attention sur son compagnon.
« Bien entendu, je ne voudrais pas vous retarder de trop. »
M
ais en même temps, c'est vrai que ça lui éviterait de tenter le diable avec sa voiture de prêt. Elle faisait le trajet de chez elle à l'école, mais elle évitait tout trajet superflu tant elle n'avait pas confiance dans la chose. Si le pick-up roulait, elle ne savait toutefois pas pour combien de temps. Et elle ne savait pas quand sa voiture serait réparée.
« Mais dites-moi, Edwin, en parlant de travail... Je me suis toujours demandée... Ce n'est pas dur, parfois, d'exercer en tant que légiste ? Vous devez en voir de toutes les couleurs, non ? »
E
lle ne demandait pas ça juste comme ça. Elle était vraiment intriguée, et curieuse de sa réponse. Elle désirait mieux le connaître, après tout, et il est vrai que la question de la difficulté du travail face à la mort est quelque chose qui l'intriguait énormément. Elle y pensait beaucoup plus depuis que son père s'était retrouvée sur l'une de ces tables en métal, recouvert d'un drap, avec une incision en Y qui remontait sur son torse. Le voir ainsi, pâle et rigide, avait été une épreuve pour elle. Elle n'imaginait alors pas à quel point on devait être blindé quand on exerçait une telle profession. Peut-être était-ce pour cela que son interlocuteur semblait si distant ?

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MessageSujet: Re: There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin EmptyDim 24 Jan 2016 - 17:48
Is morbid OK for you ? Lux ne semblait pas éprouver de culpabilité devant l’impolitesse qu’elle venait de commettre pour arriver jusqu’à lui et Edwin la soupçonnait d’avoir parfaitement eu conscience de ce qu’elle faisait. Peut-être même que cela faisait partie de ses intentions premières : trouver quelqu’un qu’elle connaissait pour s’approcher de cette personne et doubler les autres dans la file. C’était finalement l’explication la plus plausible à laquelle le jeune homme pouvait arriver, mais il n’était pas certain que ce soit la bonne, après tout, il y avait tellement de choses qui lui passaient au dessus de la tête au niveau des relations humaines. En tout cas, l’hypothèse selon laquelle sa voisine était venue à lui principalement pour passer du temps en sa compagnie ne lui effleurait pas vraiment l’esprit.

De même que l’explication que Lux lui fournit sur sa blessure ne lui serait jamais venu à l’esprit non plus.


C’est une façon assez atypique de se blesser. En même temps, ça a l’air mineur, donc ce n’est pas étonnant que je ne sois pas très au courant.

Sous entendu : il n’autopsiait pas beaucoup de morts qui avait péri dans un accident causé par agression de volant. Et non, ce n’était pas de l’humour noir, juste le genre de remarque qu’un garçon comme Edwin pouvait faire parce que… eh bien parce qu’il était bizarre, tout simplement.

Ainsi, il lui semblait normal d’accéder à la requête de son interlocutrice tout en réalisant la suggestion qu’il avait faite un peu plus tôt. D’un hochement de tête pour le moins solennel, il accepta de lui régler un peu son attelle. Connaissant un peu la demoiselle, il se doutait bien que l’opération risquerait de prendre un peu de temps et d’être ornée d’incessants bavardages mais il ne s’en inquiétait pas trop. Du moins, ça ne le rendait pas aussi nerveux qu’avant.

Libérant son café de sa main, le jeune homme entreprit de relever les manches afin de procéder à l’opération. Ce n’était pas quelque chose de très compliqué mais Edwin n’avait pas vraiment l’habitude de manipuler des corps vivants. La chaleur du bras et même de l’attelle de Lux lui parut bien étrange, cependant, il ne dit rien. Et c’était avec des gestes précis et presque gracieux que le légiste replaça correctement et délicatement le dispositif médical. Ces gestes laissaient entrevoir une adresse et une aisance qui n’avaient rien à voir avec celles qu’il manifestait dans ses interactions sociales. Ses maladresses de langages et de comportements ne pouvaient pas être plus éloignées de ce qu’il faisait à présent. Et si toute son attention était focalisée sur sa tâche, il n’ignorait pas pour autant les propos de sa « patiente ».

Je ne trouve pas cela très dur. En fait, j’ai du mal à comprendre ce que les gens trouvent difficile dans mon métier. La mort fait partie du cycle de la vie et son étude permet l’avancée de la science et de la médecine notamment. Et puis, il y a une portée légale et judiciaire que je trouve assez noble. Les morts ne mentent pas, vous savez ? En cela, je les trouve infiniment plus « vrais » que les vivants.

Si Edwin avait eu une adolescence à peu près normale, il aurait certainement été un gothique.

En fait, d’une certaine façon, je pense que mon métier ressemble un petit peu au vôtre. En quelques sortes, les morts sont aussi des livres qui renferment un grand savoir. Je suppose qu’on pourrait trouver beaucoup d’autres interprétations poétiques de ce genre mais au final, si je fais ce métier, c’est parce que je pense être assez doué dans ce que je fais, que côtoyer les morts ne me dérange pas et aussi, je ne vais pas vous mentir, parce que j’apprécie le calme que j’y trouve.

Il apporta une ultime touche au repositionnement d’attelle avant de récupérer ses mains – qui finirent posées sur ses genoux sous la table – et de relever les yeux vers ceux de Lux. Son regard bleu-gris était toujours aussi intense, mais pas si froid que cela en fait. En cette heure, il avait surtout l’air calme, presque serein. Ses yeux se baissèrent brièvement sur la nourriture de la jeune femme.

Ca ne vous coupe pas trop l’appétit de parler de cela ? D’habitude, les gens essaient d’éviter ce genre de conversation.


On pouvait noter que son ton semblait curieux. C’était le cas. Edwin était assez intrigué en fait. En fac de médecine, la plupart des autres étudiants – sauf une poignée de passionnés – avaient manifesté un certain dédain en apprenant la branche dans laquelle le jeune homme avait voulu se spécialiser. En dehors de cela, lors de ses démarches administratives, Edwin se rappelait d’avoir assisté à quelques grimaces de la part de ses interlocuteurs. Ainsi, le fait que Lux n’hésite pas à lui parler de cela alors qu’elle était à table l’intriguait un peu.

Au final, il n’avait pas rencontré beaucoup « d’originaux » dans sa vie.

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MessageSujet: Re: There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin EmptyVen 5 Fév 2016 - 17:57
There is no such word as "can't"

L
ux ne put réprimer un sourire quant au commentaire d'Edwin sur la façon dont elle s'était blessée. Certes, c'était effectivement atypique. Honnêtement, quel était le pourcentage de chance qu'elle se brise un os -et que dire de deux !- en frappant son volant sur un coup de colère ? De l'ordre des 0.001 %, à n'en pas douter. Et pourtant. Elle avait joué de malchance sur la façon dont ses phalanges étaient entrées en contact avec le volant, ou bien elle n'avait pas bien mesuré sa force. Au choix. Cela dit, elle penchait plus pour la première solution. Enfin, au moins n'y avait-il pas eu mort d'homme. Dans le cas contraire, il est plus que probable que son compagnon ait vent de cette étrange manière de se casser quelque chose.
E
n songeant à cela, la brunette se demanda soudain ce que cela pouvait faire, d'être autopsiée. Pas vivante, cela va de soi, sinon le terme autopsie n'aurait plus aucun sens. On parlerait plutôt de vivisection et de biopsie, dans ce cas-là. Encore qu'elle ait un doute sur le terme exact. Mais son esprit forma quelques images, où elle s'imaginait être allongée sur l'une de ces tables d'autopsies, nue sous un grand drap blanc, avec une étiquette accrochée au pied. Puis son esprit changea de direction, et elle demanda plutôt à Edwin ce qu'il ressentait, à travailler ainsi en permanence au contact de la mort, des morts.
I
l répondit tout en remettant son attelle en place. La brunette était fascinée, autant par ses gestes précis et sûrs que par ce qu'il lui expliquait. Tandis que de sa main libre, elle touillait le café dans lequel elle avait rajouté un sucre, elle écoutait attentivement les paroles du brun. Elle les méditait même un peu, quand il eut fini, avant qu'il ne lui pose une question parfaitement sensée. Elle finit la bouchée qu'elle venait de prendre, quand Edwin eut terminé de repositionner l'attelle, et sourit de plus belle.
« Ainsi que vous l'avez dit, la mort fait parti du cycle de la vie. Je ne trouve pas cela... Comment dire... Dégoûtant, ou quoi que ce soit. Au contraire. Je n'avais jamais vraiment songé à cette manière de voir les choses. Il faut dire qu'à part avoir été touchée par les décès de mes proches, je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de m'intéresser à ce milieu. »
S
i elle avait prononcé la dernière phrase avec sa désinvolture habituelle, elle n'avait pu masquer, en revanche, l'assombrissement de son regard en évoquant la mort de ses proches. Elle avait d'abord perdu sa mère, à l'adolescence, et enfin son père, quelques mois plus tôt. Mais, si elle avait encore du mal à surmonter ce dernier deuil, plus récent, elle s'efforçait de n'en rien laisser voir.
« Je trouve intéressant que vous compariez nos emplois respectifs, à vrai dire. J'imagine que ça colle parfaitement, même si je n'ai jamais eu à examiner de corps mort pour déterminer ce qui lui était arrivé... Est-ce compliqué, de trouver ce qui a causé le décès d'une personne ? Je veux dire, parfois, il y a des causes simples, comme lors de fusillades. Mais j'imagine que vous avez dû traité des cas plus complexes ? Comment arrivez-vous à déterminer que c'est -par exemple- un coup de couteau qui a causé la mort plutôt qu'une blessure par balle, sur un individu qui présente les deux cas de figure ? »
L
a bibliothécaire était vraiment trop curieuse parfois, et elle s'aventurait aujourd'hui sur un terrain inconnu. Elle ne pouvait pas résister à l'attrait de nouvelles connaissances, fussent-elles sommaires et simplifiées. Peut-être que le sujet n'était pas approprié pour un petit déjeuner, mais elle avait consciemment remisé les convenances au placard. Dès qu'un thème l'intéressait, elle pouvait en parler n'importe où. En mangeant, en se douchant, en faisant intimement connaissance avec quelqu'un, en faisant les courses, en faisant du sport ou même en travaillant.
A
vec un temps de retard, elle se rendit compte qu'elle ennuyait peut-être son compagnon. Il avait dit qu'il avait quelques minutes, puisqu'il était en avance, mais si elle lui demandait de se lancer dans de grandes explications pour répondre à sa question de manière à ce qu'elle comprenne, peut-être allait-il poliment esquiver. Dans le doute, elle ajouta rapidement :
« Je ne veux pas vous embêter avec ça, cela dit. J'imagine que l'explication ne tiendrait pas en quelques mots. Cela dit, je suis vraiment curieuse de connaître votre réponse. Peut-être, si vous n'avez pas trop de temps aujourd'hui, pourrions-nous nous revoir à un moment plus propice, autour d'un café, pendant un jour de repos, ou quelque chose comme cela ? »
C
ertains esprits pourraient penser qu'elle lui proposait un rencard. Si, effectivement, elle lui proposait un rendez-vous, elle n'avait en revanche aucune idée derrière la tête, et ne pensait pas à la vision galante de la chose. Ses prunelles brillaient de cette lueur de curiosité insatiable qui la définissait, autant que son tempérament hyperactif, alors qu'elle sondait le regard de son interlocuteur en essayant de déterminer ce qu'il pensait de cette idée de rendez-vous.
« Bien sûr, je ne veux pas que vous vous sentiez obligé, ce n'était qu'une suggestion. Qu'en pensez-vous, Edwin ? »
T
out au long de la discussion, la jeune femme avait entreprit de manger, pas du tout troublée par le sujet funèbre qu'elle avait lancé. Dans les faits, rien ne pouvait vraiment couper l'appétit à une Lux affamée. Alors une Lux affamée et passionnée... Inutile de dire qu'elle n'avait même pas songé que le sujet pourrait choquer avant qu'il ne lui en fasse la remarque un peu plus tôt. Prenant son café entre ses mains, appréciant la chaleur qui se dégageait de la tasse pour se propager à ses paumes, la brunette jeta un œil à son attelle. Elle avait bien observé la façon dont s'y était pris le légiste pour la remettre en place, et elle ne doutait pas de réussir à reproduire ces gestes plus ou moins bien. Enfin, au moins n'aurait-elle pas à se déplacer à l'hôpital tous les jours.
« Je vous remercie, au fait, pour l'attelle. C'était très gentil à vous. »

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MessageSujet: Re: There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin There is no such word as "can't" ♦ ft. Edwin EmptyMar 9 Fév 2016 - 11:48
We can talk about death later
Le jeune homme n’avait aucune idée de ce qui se passait dans la tête de son interlocutrice. Déjà en temps normal il ne savait pas du tout prédire les intentions ni les pensées des autres, mais avec une personne aussi particulière que Lux, c’était un exercice encore plus inaccessible. De manière générale, le jeune homme faisait en sorte de ne pas prendre ce paramètre en compte, suivant de près le principe selon lequel l’homme était une île, perdue dans un océan et isolée des autres. Certains disaient que l’inverse était plus vrai, mais le jeune légiste n’en n’avait pas encore eu la preuve.
Ce qu’il pouvait dire en revanche, c’était que la curiosité de Lux était assez inhabituelle. La plupart du temps, les hommes et les femmes n’aimaient pas parler de la mort. Même au commissariat, la plupart de ses collègues n’étaient pas très à l’aise avec cela. Cependant, Lux glissa une information qui pourrait peut-être expliquer son comportement « atypique ».

C’est déjà plus que la plupart des gens vous savez. Je pense qu’on réfléchit tous inconsciemment à la mort lorsqu’un proche perd la vie. Cela participe sans doute à la difficulté de la chose. Mais beaucoup préfèrent faire l’autruche et oublier que l’humanité est synonyme de mortalité. Un fait qui était déjà très à la mode dans les vieux récits mythologiques. Comme quoi le temps n’apporte pas toujours la sagesse.

L’ouverture d’esprit dont semblait faire preuve la demoiselle incitait Edwin à partager certaines de ces idées les plus fondamentales. Il devait sans doute avoir l’air bien fataliste comme ça à dire que tout le monde allait mourir quoiqu’il arrive. Mais il s’agissait simplement d’une marque de réalisme. Le désespoir ne teintait aucunement ses paroles. Cela dit, on ne pouvait pas dire non plus que l’espoir y était présent. Au final, le jeune homme devait avoir à peu près le même discours qu’un présentateur météo particulièrement détaché.

Ce même détachement l’empêcha donc d’apercevoir le voile qui s’était posé sur le regard de la jeune femme lorsqu’elle avait mentionné la perte de proches. Un individu « normal » aurait sans doute fait preuve d’un minimum d’empathie à ce sujet. En vérité, le vide qu’il ressentait depuis aussi longtemps qu’il s’en souvenait lui semblait normal et ne lui apportait aucune tristesse. Il s’agissait juste d’un vide… comme certains on parfois un creux d’estomac. Il ne savait pas ce qui devait s’y insérer. Un peu naïvement, sans doute, il pensait que la réponse à ses interrogations scientifiques pourrait combler cela. C’était en grande partie pour cette raison qu’il ne pouvait pas comprendre, ni même imaginer le manque que pouvait ressentir Lux.

Ainsi, au lieu de lui présenter ses condoléances ou encore de l’interroger sur ces tristes évènements. Edwin n’en fit aucun cas. Certains pourraient appeler cela de la pudeur, d’autres de l’indifférence. Pour lui, cela faisait juste partie de la logique de la vie. C’était mathématique. Les humains qui s’entouraient d’autres êtres vivants devaient forcément s’attendre à ce que l’un d’eux meure avant l’autre. D’une certaine manière, c’était assez délicat de sa part. D’autant plus que son regard n’était pas si froid que ça, en fin de compte. C’était le calme qui l’animait qui laissait penser à une froideur glaciale, au premier abord.

Ainsi, c’est avec ce calme particulier qu’il répondit aux interrogations précise de sa camarade de petit déjeuner.

Ce n’est pas toujours facile en effet, surtout lorsque les deux blessures ont touché un organe vital. Cependant il est presque toujours possible de déterminer l’ordre chronologique des impacts. Grâce aux particules que l’on peut retrouver sur le corps ou à l’intérieur et grâce aux réactions physiologiques du corps endommagé. Lorsque le cœur cesse de battre, un corps réagit de façon différente. Ce n’est pas toujours facile à déterminer, mais avec des analyses poussées, théoriquement, ça reste presque toujours possible. Le facteur le plus déterminant est l’état du cadavre. S’il ne reste que les os, on ne peut que faire des spéculations.

Pour lui, ce genre de « problème » était quelque chose de réellement fascinant et il s’étonnait de ne pas voir plus de personnes s’intéresser à la question. Même parmi les enquêteurs, certains mettaient un point d’honneur à ignorer les détails qu’il souhaitait leur donner. Cela dit, il avait conscience que ce genre d’information ne pouvait pas intéresser tout le monde.

J’espère que vous ne me demandez pas cela afin de savoir comment vous débarrasser de quelqu’un sans laisser de preuve.

C’était une blague, un trait d’humour. Quelqu’un qui n’était pas habitué à ce genre de chose de la part d’Edwin pourrait s’en retrouver bien surpris. D’autant plus que la seule indication physique de cette plaisanterie se situait au niveau du regard du jeune homme. Ses yeux pétillaient légèrement.

Il avala une gorgée de café. La boisson était chaude mais elle ne le brûla pas, même si c’était à quelques petits degrés près.  La seule chose qui le ramena sur terre, c’était le rappel que Lux lui fit. Effectivement il avait dit qu’il ne pouvait pas rester trop longtemps. L’heure de prendre son service approchait et il réalisa qu’il l’avait presque oublié. A accomplir des gestes précis avec l’attelle de la demoiselle et à répondre à ces questions, il en avait déplacé sa concentration. Ce genre de chose n’arrivait pas souvent et ça se voyait sur son visage. Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il vérifia l’heure à sa montre. Sa voix aussi indiqué un degré d’émotion qu’il ne manifestait pas souvent, la surprise.

Oh, vous avez raison, j’ai failli oublier.

Certes, le commun des mortels n’oubliait pas souvent qu’il devait aller travailler. Mais pour Edwin, ce genre de préoccupation lui semblait tellement matériel. Rien ne déclassait la science dans l’ordre de ses priorités.

Oui, si vous voulez. J’ai le temps ce soir après le travail, si cela vous convient. Vous pourrez sonnez chez moi à partir de 19 heures, je finis mon service à 18 heures donc je serai disponible à ce moment là. On pourra se rendre où vous voulez à ce moment là.

Autant dire que l’interprétation romantique de ce rendez-vous lui passait très loin au dessus de la tête.

Avec des gestes précipités mais non maladroits, il se releva, s’empara de son café et salua Lux avant d’aller rejoindre le poste de police. Il faudrait qu’il marche assez rapidement mais il devrait arriver à temps. Une chance qu’il parte toujours de chez lui très tôt.


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