La fatigue s’installe et tu commences à te poser de plus en plus de questions. Ton père aussi, tu peux le voir dans ses yeux. Il se demande ce qui t’arrives. Il ne te reconnaît plus et pour être franc, toi non plus tu ne te reconnais plus. Tu ne sais pas ce qui t’arrives et ça te frustres. Tu as pris l’habitude d’être celui qui résout les affaires. C’est un peu ton job dans la meute. À défaut d’avoir des griffes ou une superforce, toi t’es capable de résoudre les énigmes, apporter des réponses à des questions qui n’en avaient pas jusque là. C’est ça ta force, à toi l’humain. C’est ce qui t’empêche de regretter la morsure que t’avais proposer Peter. C’est ta façon de supporter le fait que tu sois le seul à ne pas avoir de capacités extraordinaires. Il faut bien faire ce que l’on peut après tout.

Seulement, ces derniers temps on ne peut pas vraiment dire que tu es efficace. Bien au contraire. Tu as l’impression de devenir fou. Tu as du mal à suivre en cours et même à lire. Tu ne dors que très peu et en général quand tu y arrives, soit tu te réveilles en sursaut à cause d’un cauchemar, soit tu te réveilles au milieu de nul part sans avoir la moindre idée de comment tu es arrivé là. Autant dire que tu as du mal à te détendre et à te concentrer sur quoique ce soit. Tu as vraiment l’impression d’être inutile. D’ailleurs, tu te demandes même si tu fais toujours parti de la meute. Ils vont bien finir par comprendre que tu ne leur sert plus à rien maintenant que tu n’es même plus capable de te contrôler toi-même. Comment veux-tu aider les autres à le faire ?

Cette éventualité n’arrange certainement pas ton état. En réalité, tu n’en sais absolument pas. Et tu n’as jamais rien connu de plus frustrant. Savoir, c’est ta raison d'être. C’est avec toutes ses idées en tété que tu te retrouves dans ton lit. Il faut que tu dormes, tu le sais très bien, mais encore une fois Morphée semble te bouder. Tes paupières sont lourdes pourtant, mais le sommeil continue de se faire la malle. Allongé sur ton matelas, tu fixes ton plafond, désespérément blanc. Tu soupires, mais peu à peu, la fatigue à raison de toi et fini même par t’assommer. Il fallait bien à un moment ou un autre. Ton cerveau finirait par fondre si tu passais plus de temps sans dormir et clairement, tu n’as pas envie que ton cerveau fonde.

Tu n’as pas vraiment l’occasion de profiter de ton sommeil réparateur, parce que tu n’as même pas pu dormir une heure entière avant que quelque chose te tire de ton sommeil. Pour une fois, ce n’est pas un cauchemar, ni même une crise de somnambulisme aiguë. Non, rien de tout ça. Il te faut quelques secondes pour te rendre compte que c’est bel et bien Derek Hale qui trône près de ta fenêtre, au milieu d’un tas de bouquins certainement tombés au combat. T’arques un sourcil. T’es entrain de rêver là ou c’est juste la réalité ? T’as déjà du mal à faire la distinction en général, alors si en plus on te confronte à ce genre de scènes, t’es sensé faire comment toi ? « On ne t’as jamais appris à utiliser une porte ? » tu sors ça le plus naturellement du monde, de toute façon si c’est un rêve il ne pourra pas te tuer, si s’en est pas t’as certainement déjà bien vécu. Mourir puceau, c’est con quand même. Trop tard quoiqu’il arrive, les mots sont sortis de ta bouche et ils doivent déjà être arrivés aux oreilles de Derek. Puis soudain une question te traverse l’esprit, pas si bête que ça en plus. « Puis qu’est-ce que tu fais ici au fait ? Scott n’est pas là » ouais, parce que dans ta tête, Derek ne peut être là que parce qu’il cherches Scott. T’as pas encore compris qu’il pouvait juste venir pour toi, parce qu’au fond tu ne vois pas l’intérêt qu’il peut te trouver. On a jamais dis que t’avais la science infuse non plus.