Once upon a time
Chaque son semble faire écho dans la demeure, les cris et les rire se mélangent dans l’hystérie la plus totale. Il est à peine neuf heures, un samedi-matin. Trop tôt pour certains qui préfèrent se retourner dans leur lit et se boucher les oreilles à l’aide de leurs oreillers. Trop tard pour d’autres qui ont mille choses à faire dans la journée. Je ne peux m’empêcher de rire quand les larmes viennent me monter aux yeux. Une plume se pose sur mes lèvres et je souffle pour qu’elle s’envole plus loin, alors que mon petit-frère et mes sœurs se remettent eux aussi d’un fou-rire collectif. Nous avons bien conscience du bordel, notre mère risquait fort d’avoir un arrêt cardiaque si elle venait à venir à l’étage. Une bataille d’oreiller à plumes d’oies, ce n’est jamais une bonne idée et pourtant. Sa voix résonne alors à son tour dans le couloir au bas des escaliers. « J’espère que les oreillers ont survécu cette fois-ci ! » J’ai du mal à reprendre mon souffle mais le fou-rire recommence. Nous sommes tous les quatre allongés entre plumes et couettes. Aucun oreiller ne nous survit. Strictement aucun. « Si on descend et qu’on fait comme si de rien n’était elle ne viendra pas vérifier si c’est le cas » dit ma sœur avec enthousiasme, se relevant du sol en fonçant à toute allure jusqu’à la porte. Notre folie est contagieuse, on passe d’une bataille d’oreiller à une course-poursuite dans le couloir. « Le dernier à la cuisine doit tout nettoyer ! » s’écrie alors notre petit-frère. Oh. D’accord, il faut que je fonce. On se marche pratiquement dessus pour arriver jusqu’à la porte, chacun d’entre nous prenant les marches deux à deux pour descendre plus vite. Arrivés à l’entrée de la cuisine, nous ralentissons tous quand notre père lâche son journal du regard en arquant un sourcil. Interdiction de courir dans la maison. C’est ce qu’il va nous dire, on a tellement l’habitude qu’on le dit d’ailleurs tous avant lui. Au moins, ça lui octroie un sourire. Nous nous asseyons tous, notre mère par habitude avait mis la table et nous n’avons plus qu’à nous servir. Je profite qu’elle ait le nez dans le réfrigérateur et mon père dans son journal pour me pencher vers mon petit-frère « La prochaine fois que tu me fais un croche-pied pour ne pas arriver en dernier, je te jure que je te pince les joues au lycée. » Il me lance un regard assassin avant de me donner un coup de coude que j’évite de justesse, lui tirant ensuite la langue avant que ma mère ne me rappelle à l’ordre. « Oh mon Dieu, j’ai l’impression qu’au plus vous vieillissez, au moins ça va. » Une moue s’installe rapidement sur mon visage, car je sais qu’elle parle de nos gamineries, et oui, tirer la langue ça fait gamine de six ans mais c’est mon petit-frère, si je veux, je peux ! « C’est Lys qui est pas norma.. Ouch. » Non peu fière du coup de coude que je viens de lui donner, mon sourire disparaît quand mon père se racle la gorge. Il déteste l’agitation dont on fait preuve et par la suite, nous prenons tous notre petit déjeuner comme des personnes sérieuses et adultes. C’est que c’est d’un ennui.

Quinze heures. Je traine les pieds tout en évitant la moindre racine d’arbres qui pourrait malencontreusement se trouver sur mon chemin. Maladroite comme je le suis parfois, je suis déjà tombée deux fois et mon pantalon est passé du bleu au brun. Mes bottes quant à elles s’enfoncent à chaque pas dans la boue et je tire une moue insatisfaite quand je me rends compte que même si j’en avais envie, pas moyen de partir d’ici. « J’en ai marre, on ne peut pas retourner à la maison ? T’as pas des amis à aller voir ? » Dis-je en m’exaspérant de la situation. « Chuut, tu vas tout gâcher, s’il y a des animaux sauvages et que tu fais du bruit tu vas les faire fuir, alors tais-toi. » me dit mon cadet avant de continuer son chemin. Fantastique n’est-ce pas, nous sommes au milieu des bois pour trouver les animaux sauvages dont les journaux parlent. Bien beau bien joli, mais moi, je ne souhaite pas terminer en casse-croûte de loup parce que hey, j’empiète sur ton territoire et je suis moins rapide qu’un cerf ! « Oh mais j’espère bien qu’ils fuient quand ils entendent du bruit, parce que si on est là pour finir à la morgue je te promets que je te tue avant qu’ils nous déchiquettent vivant ! » Menace des plus ridicules venant de ma part, je pleure quand une mouche meurt et mon frère le sait, il se met d’ailleurs à rire mais s’arrête soudainement. Je m’arrête aussi, surtout quand il se retourne et hurle comme s’il venait de voir un monstre. Ni d’une, ni deux, je me retourne moi aussi et je me mets à courir en espérant reprendre le chemin d’où l’on vient, criant au meurtre, monstre, assassin, violeur, on va tous mourir ! Mon frère est à côté de moi et je lui attrape la main alors qu’on court à vive allure jusqu’à arriver jusqu’à la route. Moment propice ou mister ne peut plus prétendre aux loups. Il est plié en deux, son rire en temps normal terriblement contagieux ne m’inspire qu’indignation. À bout de souffle, je comprends la farce. « T’as pas osé ! Espèce de … » Je finis ma phrase en lui tapant le bras de toutes mes forces avant de me mettre à rire moi aussi. Il m’a eu. Il m’a bien eu. Deux jours plus tard vers onze heures du soir, un cri aigu raisonne à l’étage et mon frère déballe les escaliers à toute vitesse pour venir se jeter dans le canapé. « Il y un loup-garou à ma fenêtre !! » La blague aurait sans doute duré plus longtemps si je n’avais pas recraché mon coca en éclatant de rire par la suite.

Behind the screen
Pseudo / Prénom : Kia Âge : 21 ans Tu préfères les cookies ou les tartes aux pommes ? Cookies   Comment t'es arrivée ici : En rentrant dans mon armoire, je croyais arriver à Narnia et au lieu de ça, j'arrive dans l'univers Teen Wolf   Ton personnage préféré dans TW : Theo   Fréquence de connexion : 3/7 j Une ultime bafouille : Love you like a love song baby